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Le premier pays du monde qui a reconnu l'indépendance d'amérique est le Maroc.
Des informations utiles à lire et comprendre...
A bientôt
La présence militaire américaine au Maroc, 1945-1963
en mode Zen
Pages 125 - 132
1
Le
Maroc a occupé pour longtemps une place de choix dans les
préoccupations stratégiques américaines. Cela apparaît évident dans la
conférence d’Algesiras (avril 1906). En effet, les États-Unis ont
soutenu les projets politiques français au Maroc pour écarter toute
présence allemande sur les côtes atlantiques. Ils étaient convaincus que
l’Allemagne désirait prendre pied au Maroc et acquérir Mogador
(Essaouira) pour l’utiliser comme une escale vers les colonies
allemandes du Brésil. L’intervention américaine dans l’affaire marocaine
s’inscrit dans le cadre des principes de Monroe qui consistaient à
défendre l’Amérique latine. Cependant, hormis quelques démonstrations
militaires au large des côtes marocaines (comme l’envoi des navires de
guerre en 1904 à Tanger pour soutenir la libération du citoyen américain
Perdicaris capturé par Raissouli), les Américains se sont contentés
d’agir diplomatiquement dans les affaires du Maroc.
2
Cette
politique a connu un véritable tournant pendant la Deuxième Guerre
mondiale. Avec la défaite de la France en 1940, la menace allemande
pesait une nouvelle fois sur le Maroc et les intérêts américains.
L’opération du débarquement des forces américaines le 8 novembre 1942 a
empêché que l’Afrique du Nord ne tombe dans les mains des forces de
l’Axe. Le déclenchement de la guerre froide a ensuite donné à cette
présence militaire un caractère permanent dans le cadre de «
l’endiguement » du communisme. Cette activité militaire des Américains
au Maroc entre 1945 et 1963 avait un impact considérable sur l’évolution
politique du Maroc et sur le conflit franco-américain (1952-1956).
I. La Deuxième Guerre mondiale et l’implantation militaire américaine
3
Jusqu’à
la conclusion des accords économiques entre Robert Murphy, représentant
du président Franklin Roosevelt, et Maxime Weygand, délégué et
représentant du maréchal Pétain en Afrique du Nord, le 26 février 1941,
pour assurer le ravitaillement de l’Afrique du Nord par les États-Unis,
les Américains n’envisageaient pas d’utiliser des moyens militaires pour
défendre leurs intérêts au Maroc. Ils estimaient qu’ils étaient
garantis par le régime des capitulations et par les derniers accords de
Murphy-Weygand, qui leur avaient accordé une certaine liberté de
manœuvre dans le protectorat français.
4
Cependant, les visées du IIIe Reich,
sur les colonies françaises d’Afrique et en particulier le Maroc avec
sa côte atlantique, ont poussé le gouvernement américain à reconsidérer
sa stratégie. Selon le Président Roosevelt dans son discours du
23 février 1942, si l’Allemagne envahit la totalité de la côte
nord-africaine et d’Afrique occidentale, elle pourrait facilement lancer
une attaque contre l’Amérique du Sud et peut-être contre les États-Unis
eux-mêmes
[1]
Service historique de l’armée de terre, Vincennes...
[1]
. L’attaque aérienne japonaise sur la flotte
américaine à Pearl Harbor, le 7 décembre 1941, a convaincu les stratèges
américains de la nécessité urgente de protéger la côte atlantique des
États-Unis. Dans ce dispositif, le Maroc était une véritable ceinture de
sécurité des États-Unis et il fallait le protéger contre les forces de
l’Axe
[2]
Abd Berramdane, Le Maroc et l’Occident (1800-1974),...
[2]
.
5
Le
gouvernement américain décida alors d’agir militairement au Maroc et de
s’installer progressivement dans plusieurs villes de ce pays. En effet,
le 8 novembre 1942, les forces américaines débarquèrent en trois points
de la côte atlantique : Mahdia, Fedala, et Safi
[3]
S. E. Morisson, Operations in North African Waters...
[3]
. Cependant le développement de l’activité militaire
américaine au Maroc se heurta aux réticences des autorités françaises
locales, conscientes de l’objectif américain au Maroc : « Devenir
puissance protectrice, sinon au grand jour, du moins dans les coulisses
sous forme d’un statut d’apparence internationale. »
[4]
SHAT, ibid., compte rendu, 5 février 1945.
[4]
6
À
Casablanca, le débarquement des forces américaines rencontra une
résistance militaire farouchement menée par le général français Noguès
[5]
Archives du Protectorat, Nantes (ci-après MAE-N),...
[5]
. Mais les accords signés en novembre 1942 entre
Darlan, du côté français, et Clark, du côté américain, constituèrent une
reddition inconditionnelle de l’armée française au Maroc. Ils donnaient
ainsi au général Eisenhower un contrôle absolu sur tout le territoire
nord-africain et imposèrent la tutelle américaine
[6]
J. Mordal, La bataille de Casablanca, 8, 9, 10 novembre 1942,...
[6]
.
7
La
présence militaire américaine au Maroc continua à s’intensifier,
plusieurs unités étaient dispersées dans diverses régions du Maroc. Le
27 novembre 1942, l’effectif de l’armée américaine s’élevait à 65
000 hommes stationnés essentiellement à Casablanca, Marrakech et à
Agadir :
8
1 / Casablanca : base aérienne de « Port Lyautey ». Dans cette ville s’est établi l’état-major du North African Wing de l’Air Transport Command ;
les attributions de cet organisme « sont de mettre en œuvre tous les
moyens nécessaires pour assurer le trafic de tous les avions d’armes et
de transport circulant entre d’une part les États-Unis et l’Angleterre,
et d’autre part les continents africain et asiatique de Dakar à Karachi »
[7]
SHAT, ibid., compte rendu du 16 au 31 décembre 19...
[7]
.
9
2
/ Marrakech a pris une grande importance ; elle est devenue un siège
des états-majors américains. Le personnel de la base américaine dans
cette ville s’élevait à 2 300 hommes. Elle est devenue la grande plaque
tournante pour tous les avions américains multi-moteurs, venant ou
allant en Amérique.
11
Les
bases américaines au Maroc ont joué un grand rôle dans le redéploiement
des forces américaines en Europe et au Proche-Orient.
II. La guerre froide : l’impératif stratégique
12
Dès
l’année 1947, le Maroc paraît entrer dans la stratégie américaine comme
réserve stratégique indispensable pour encercler l’URSS
[9]
J. Bardanne, Le radar à l’ombre de la mosquée (le...
[9]
. Dans l’un de ses rapports, le Pentagone souligne
l’importance de ce pays pour la sécurité des États-Unis en raison de sa
position géographique et stratégique commandant les routes qui mènent au
pétrole à l’est de la Méditerranée et également militaire en raison de
son importance dans l’éventualité d’une action militaire américaine au
Moyen-Orient
[10]
Foreign Relations of United-States (FRUS), vol. V,...
[10]
.
13
Les
responsables politiques français étaient conscients de cette réalité.
L’ambassadeur de France à Washington, Henri Bonnet, écrit la même année
au ministre des Affaires étrangères Georges Bidault, non seulement pour
lui rappeler les raisons précédentes mais pour ajouter également que
l’Afrique du Nord : « Demeure la grande base possible pour le
déclenchement d’opérations offensives contre l’Europe, indépendamment du
rôle primordial qu’elle joue pour la sécurité des lignes de
communication en Méditerranée. »
[11]
Ministère des Affaires étrangères, Paris (MAE), Série...
[11]
14
Cet
intérêt vital, dicté par les circonstances de la guerre froide dans ses
premières années, explique le choix des États-Unis de soutenir la
France, puissance protectrice, dans ses positions dans la région. Mais
avec certaines réticences et beaucoup d’inquiétudes pour l’avenir de la
sécurité dans la région
[12]
FRUS, op. cit., p. 531.
[12]
.
15
Les
préoccupations stratégiques étaient tellement prédominantes que les
Américains ont sacrifié la volonté de soutenir le mouvement
d’émancipation nationale en dépit des déclarations de principes de la
charte de l’Atlantique et les promesses de Roosevelt au sultan Sidi
Mohamed Ben Youssef. Ils ont maintenu leur solidarité avec la France,
qui est devenue le 4 avril 1949 une puissance alliée dans le pacte
Atlantique
[13]
MAE, ibid., vol. 104, note du 2 juillet 1949.
[13]
.
16
Profitant des exigences de la défense commune de l’Occident, les Américains ont établi un réseau de bases au Maroc.
III. La politique américaine des bases
17
Après
la Deuxième Guerre mondiale, les Américains marquèrent peu
d’empressement à quitter les bases qu’ils occupaient dans ce pays. Des
accords « techniques » signés entre la France et les États-Unis le
15 septembre 1947 concédaient aux Américains des facilités portuaires et
aériennes à Port Lyautey. Cette base servait d’appui à la flotte
américaine en Méditerranée
[14]
MAE-N, Tanger, Maroc, Cabinet diplomatique, note de...
[14]
. Mais à partir de 1950, une importance fut accordée
à la construction de nouveaux aérodromes sur le sol marocain. Un accord
secret fut signé le 22 décembre 1950, entre le ministre des Affaires
étrangères Bidault et l’ambassadeur des États-Unis à Paris, Jefferson
Caffery
[15]
W. Zartmann, « The Moroccan-American base negotiations...
[15]
.
18
Les
dispositions générales des accords diplomatiques, des accords
techniques d’application et des accords complémentaires découlant de cet
accord sont les suivantes :
19
1 / la création d’une mission de liaison des forces armées américaines avec les autorités et services français ;
20
2
/ l’armée de l’Air américaine est autorisée à établir au Maroc cinq
bases aériennes et une station de transmissions faisant partie du réseau
des transmissions mondiales de l’armée de l’Air américaine (Globe Communication) et à les utiliser pour y poursuivre des opérations ;
21
3
/ la marine américaine est autorisée à développer les installations sur
la base aéronavale de Port Lyautey, qui reste sous commandement
français
[16]
MAE, Série Amérique (1952-1963), États-Unis, vol....
[16]
.
22
Les
travaux de construction de ces cinq bases ont commencé aussitôt que
l’accord fut signé : Sidi Slimane, Ben Slimane, Ben Guerir, Nouacer et
Djemaa des Smahim. Cette vitesse de construction impressionnante est le «
résultat de la peur d’une guerre dont l’origine est la Corée »
[17]
MAE-N, note septembre 1951.
[17]
.
23
En 1953,
la construction des bases de Ben Guerir, Sidi Slimane et Nouacer (la
plus importante), est achevée. La décision fut prise à Washington de
renoncer à la construction des deux autres bases, en raison de l’accord
conclu avec le général Franco du 26 septembre 1953 prévoyant
l’implantation de bases américaines en Espagne et en raison des troubles
que connaissait le Maroc.
IV. L’enjeu politique et économique des bases
24
L’installation
des bases américaines au Maroc a été accompagnée d’un déploiement
massif du personnel militaire américain (soldats, cadres, attachés
militaires, civils, etc.), dans plusieurs villes importantes du Maroc.
L’intensification de l’activité militaire était accompagnée d’un
accroissement similaire des investissements économiques américains, de
l’installation des hommes d’affaires et de l’afflux de capitaux. Elle
n’a pas manqué de créer des problèmes politiques avec la puissance
protectrice ainsi qu’avec les nationalistes marocains.
25
Pourtant,
une note adressée au ministre des Affaires étrangères avertit les
autorités françaises de l’obligation d’obtenir des Américains leur
neutralité politique en Afrique du Nord que « le gouvernement des
États-Unis s’engageât à ne tirer prétexte de l’installation des bases
militaires franco-américaines en Afrique du Nord ni pour s’immiscer dans
les affaires intérieures du Maroc, de la Tunisie et de l’Algérie, ni
pour intervenir dans leurs relations avec la Métropole [...] Il est
indispensable d’obtenir de telles garanties des États-Unis »
[18]
MAE, Maroc 1944-1955, vol. no 176.
[18]
.
26
La
question des bases américaines n’a pas manqué aussi de soulever des
litiges économiques entre les Américains et les Français. En effet, les
Américains considéraient que les avantages, dont ils bénéficient au
Maroc, découlent des traités antérieurs à l’établissement du
protectorat, signé avec le Maroc indépendant (les droits capitulaires)
notamment le traité de Meknès de 1836. Par exemple, il existait un
litige concernant le régime douanier applicable aux forces armées
américaines. Les autorités françaises insistaient sur la taxation des
approvisionnements, matières premières et fournitures, telles que
denrées, fourrages, céréales, liquides, farines, combustibles, etc. ; et
elles admettaient en franchise seulement le matériel de guerre
[19]
Ibid., vol. 178. Lettre du général d’armée Juin, résident...
[19]
. Ce qui n’a pas manqué de soulever l’opposition des Américains à ces mesures discriminatoires.
27
Le
sultan Sidi Mohamed Ben Youssef avait officieusement protesté contre la
non-participation des autorités marocaines à ces conventions. Lors de
son retour en France, le 14 novembre 1955, il a fait la déclaration
suivante : « L’accord avec les Américains à ce sujet fut conclu sans que
l’on consultât les Marocains. Dès qu’un gouvernement librement choisi
aura été installé, il prendra connaissance des termes de l’accord et
arrêtera ses propres décisions à cet égard. »
[20]
M. Flory, « Les bases militaires à l’étranger », Annuaire...
[20]
28
De
leur côté, les nationalistes marocains ont intégré cette question dans
leur stratégie comme moyen de pression sur le gouvernement américain.
Les deux organes de presse qui leur servaient de moyen d’expression aux
États-Unis sont le Free Morocco et le Moroccan News Bulletin.
Les nationalistes étaient conscients que la présence militaire
américaine était une garantie sûre contre toute répression violente de
la France
[21]
L. B. Blair, « The impact of Franco-Moroccan military...
[21]
. Mais ils revendiquaient l’intervention des
États-Unis auprès de la France pour l’obtention de l’indépendance en
rappelant le danger qui pourrait menacer ces installations
[22]
Moroccan News Bulletin, New York, 19 décembre 1952,...
[22]
. De même ils ont insisté sur le fait que l’accord
des bases avait été négocié entre la France et les États-Unis et que cet
accord n’engageait pas la souveraineté marocaine
[23]
Free Morocco, May 25, 1953, no 2, « Morocco in US strategic...
[23]
. Il semble que les nationalistes marocains visaient la renégociation de cet accord après l’indépendance.
29
C’était
du côté français qu’on voyait avec beaucoup d’inquiétude
l’accroissement des forces américaines au Maroc, bien qu’il fût perçu
sous l’angle de la solidarité atlantique. Par conséquent, la France a
tenté d’en freiner l’accroissement. Une mesure motivée selon le résident
général de France au Maroc, Françis Lacoste, « par la faiblesse de
[nos] moyens et par [notre] souci de ne pas laisser s’accroître une
disproportion déjà excessive entre les armées de l’Air française et
américaine, au détriment de la prépondérance et du prestige français
dans ce pays »
[24]
MAE-N, lettre du 5 novembre 1954.
[24]
.
30
Les
accords militaires signés le 22 décembre 1950 prévoyaient la
constitution d’une mission de liaison pour assister et conseiller la
construction des bases. Cette mission était un instrument de contrôle
des activités américaines ; des accords techniques créaient plusieurs
restrictions.
31
En
réalité, les autorités résidentielles craignaient de perdre leurs
privilèges économiques face à la menace de cette « seconde invasion »,
et cherchaient à diminuer le contact entre les Américains et les
Marocains. Les nationalistes marocains ont mené une large campagne de
propagande auprès des soldats américains pour les sensibiliser à leur
cause.
V. L’évolution politique des bases après l’indépendance
32
Au
lendemain de l’indépendance marocaine (2 mars 1956), les Américains
espéraient obtenir du nouveau gouvernement marocain la reconnaissance
des accords qu’ils avaient signés avec la France en 1950. Mais le
gouvernement français informa Washington du refus formel du Maroc, «
affirmé au moment de la signature de la convention diplomatique, le
28 mai 1956 »
[25]
MAE, Série Amérique (1952-1963), États-Unis, vol....
[25]
et proposa d’associer la France aux négociations
que les Marocains ne manqueraient pas de rouvrir. Cependant, « aux
ouvertures que fit l’ambassade américaine dans ce sens à M. Balafrej,
celui-ci répondit le 18 décembre 1956 par un refus catégorique ». Ainsi,
les Américains au début de l’année 1957, entamèrent des négociations
directes avec les Marocains (mai 1957).
33
La
Fédération syndicale marocaine (UMT) et la gauche Istiqlalienne
s’opposèrent à toute alliance pro-occidentale. « En dépit des efforts
des diplomates américains pour mettre à profit le voyage du Roi aux
États-Unis au mois de novembre 1957, ce voyage n’a permis d’aboutir à
aucun accord formel. »
[26]
Ibid.
[26]
34
Entre
le retour du roi de Washington et la moitié de l’année 1959, les
négociations ne furent pas régulières, mais sporadiques et sans
résultat. Les opportunités pour la conclusion de tel accord furent
facilitées par le voyage du président Eisenhower en décembre 1959 ; sa
dernière destination était Rabat. Le président et le roi se
rencontrèrent le 22 décembre 1959, à huis clos, pendant une heure et
trente minutes. Les négociations diplomatiques, même si elles incluaient
des représentations des deux côtés, n’ont jamais abouti à un résultat.
35
Malgré
l’intérêt qu’a suscité quelques sites tels que les postes de radar de
Mechra Bel Ksiri et de Beni Mansaur près de Kenitra et Oujda, le
problème parut en voie d’aboutissement quand le terrain d’aviation
Rabat-Salé fut rendu à l’armée marocaine en juin 1960. La base inactive
de Benslimane avait été cédée en mars 1960, celle de Benguerir le sera
en juin 1963. Mais le 1er septembre 1960, le traité d’évacuation de l’armée française était signé.
36
Les
séquelles de l’accord maroco-américain de 1959 ont été négociées entre
le roi Hassan II et le président John F. Kennedy lors de la visite du
roi en mars 1963. La coopération entre les deux pays dans le domaine de
reconversion de ces bases a été relancée. Nouasseur a été reconvertie en
un complexe industriel, aéroport commercial et centre d’entraînement,
Sidi Sliman en un centre agraire et d’industrie agro-alimentaire,
Benguerir en un centre de maintenance et d’entraînement de l’aviation
civile et les facilités de communications navales de Sidi Yahya ont été
maintenues pour une courte période
[27]
W. Zartmann, op. cit., p. 38-39.
[27]
.
Conclusion
37
La
présence des forces militaires au Maroc pendant cette période a
contribué à l’affaiblissement de la position de la France à maints
égards : elle atteint à son prestige aux yeux des Marocains ; des
soldats américains après leur démobilisation se sont engagés dans les
affaires, en brandissant l’arme des droits capitulaires ; l’argument de
la défense de l’Occident ne pouvait être évoquée pour justifier
l’occupation. Depuis la réalisation de son programme de bases
militaires, Washington a tenté de ménager des sympathies dans le
mouvement national pour garantir l’avenir de ses bases.
Notes
[1]
Service historique de l’armée de terre, Vincennes (ci-après SHAT), Bulletin de renseignement, 25 mars 1942.
[2]
Abd Berramdane, Le Maroc et l’Occident (1800-1974), Khartala, Paris, 1987, p. 44.
[3]
S. E. Morisson, Operations in North African Waters (October 1942 - June 1943), Boston, Little Brown & Company, 1947.
[4]
SHAT, ibid., compte rendu, 5 février 1945.
[5]
Archives du Protectorat, Nantes (ci-après MAE-N), Maroc, compte rendu, note de renseignement du 13 mars 1945.
[6]
J. Mordal, La bataille de Casablanca, 8, 9, 10 novembre 1942, Paris, Plon, 1952, p. 3.
[7]
SHAT, ibid., compte rendu du 16 au 31 décembre 1943.
[8]
Ibid.
[9]
J. Bardanne, Le radar à l’ombre de la mosquée (le Maroc : sa position stratégique, sa situation politique), éd. Siboney, Paris, Rabat, La Havane, 1947, p. 15-16.
[10]
Foreign Relations of United-States (FRUS), vol. V, 1947, « The Pentagone talks of 1947 », p. 531.
[11]
Ministère des Affaires étrangères, Paris (MAE), Série Amérique (1944-1952), États-Unis, vol. 106, télégramme du 7 juillet 1947.
[12]
FRUS, op. cit., p. 531.
[13]
MAE, ibid., vol. 104, note du 2 juillet 1949.
[14]
MAE-N, Tanger, Maroc, Cabinet diplomatique, note de septembre 1951.
[15]
W. Zartmann, « The Moroccan-American base negotiations », The Middle East Journal, Winter, 1964, no 1, p. 27-40, p. 27.
[16]
MAE, Série Amérique (1952-1963), États-Unis, vol. 46 z.
[17]
MAE-N, note septembre 1951.
[18]
MAE, Maroc 1944-1955, vol. no 176.
[19]
Ibid., vol. 178. Lettre du général d’armée Juin, résident général au MAE, Robert Schuman Rabat le 26 février.
[20]
M. Flory, « Les bases militaires à l’étranger », Annuaire français de droit international, 1955, CNRS, p. 3-30, p. 28.
[21]
L. B. Blair, « The impact of Franco-Moroccan military agreement on Morocco Nationalism 1940-1956 », Rocky-Moutain Social Science Journal, vol. 9, no 1, 1972, p. 61, 68, p. 66.
[22]
Moroccan News Bulletin, New York, 19 décembre 1952, no 8.
[23]
Free Morocco, May 25, 1953, no 2, « Morocco in US strategic defense », p. 3.
[24]
MAE-N, lettre du 5 novembre 1954.
[25]
MAE, Série Amérique (1952-1963), États-Unis, vol. 437.
[26]
Ibid.
[27]
W. Zartmann, op. cit., p. 38-39.
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