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Najat

Quand Najat Vallaud-Belkacem confond opinion et vérité

Faire passer ses conceptions sociétales pour des vérités indiscutables, vouloir les imposer, ce n’est pas défendre la liberté ni le pluralisme d’expression.

Professeur honoraire
 
Najat Vallaud-Belkacem aime bienTêtu. Dans un tweet, elle s’est félicitée de sa reparution : « Tous mes vœux de succès pour ce retour de @TETUmag en kiosque. Pour une presse toujours plus libre et diverse. » Elle a tout à fait le droit d’apprécier ce magazine. De là à se faire le porte-drapeau de la liberté et de la diversité d’expression…
Elle n’a jamais caché sa sympathie pour la cause LGBT ni son intérêt pour les gender studies. Rappelez-vous, en mai 2013, elle assista au premier mariage homosexuel célébré en France, à Montpellier. Elle était, à cette époque, porte-parole du gouvernement et ministre des Droits des femmes. À quel titre s’y trouvait-elle ? En tant que ministre ou à titre privé ?
Ses services avaient précisé qu’elle s’y rendait « en dehors de ses fonctions officielles ». Mais avec « l’accord du Premier ministre ». Sa présence ne passa pas inaperçue, quelques jours après le vote de la loi sur le mariage pour tous. Plusieurs autres élus étaient d’ailleurs présents, avec leur écharpe tricolore.
Najat Vallaud-Belkacem était fière de cautionner ce mariage. Exprimait-elle alors une conviction personnelle ou représentait-elle le gouvernement ? Notre ministre a la fâcheuse tendance à confondre son opinion, nécessairement relative, avec la vérité absolue et à vouloir l’imposer aux autres. Ses convictions deviennent des dogmes qu’il faut partager sous peine d’être considéré comme un déviant.
On en trouve d’autres exemples.
Il en est ainsi du soutien accordé par l’Éducation nationale au siteonsexprime.fr. Ce site, dédié à la sexualité des adolescents, a été conçu sous l’égide de l’INPES, établissement public sous tutelle du ministère chargé de la Santé. On y apprend tout ce qu’un jeune doit savoir sur le sexe. On y trouve, ainsi, des « conseils avant la première fois »« 10 trucs à savoir pour que ça se passe bien ».
Il faut s’entraîner à mettre des préservatifs : « N’attends pas le moment M pour découvrir comment ça marche. Tu risques de t’emmêler les pinceaux […]. Alors, avant, entraîne-toi, seul dans ta chambre, à le mettre et à jouir dedans. » Au cas où le néophyte ne connaîtrait pas le sens du mot « jouir », il lui suffit de cliquer pour avoir l’explication : « ressentir un plaisir sexuel intense (fort) »
De même, il faut « avoir du lubrifiant à portée de main » : on peut en acheter dans le commerce, est-il précisé. On apprend encore qu’« une relation sexuelle, cela se fait le plus souvent à deux » et qu’on doit rejeter les stéréotypes : « L’orientation affective et sexuelle, ça peut évoluer. On n’est pas enfermé-e-s toute sa vie dans une case “homo”, “hétéro” ou “bi”. »
Il ne s’agit pas de remettre en cause le principe d’une éducation à la sexualité. Mais il y a d’autres façons de la présenter à des adolescents qu’un petit manuel technique et orienté, avec travaux pratiques. Prétendre qu’un tel site offre aux jeunes « une information validée et une approche positive », donner à cette information un caractère officiel tient de l’imposture et de la malhonnêteté intellectuelle.
Faire passer ses conceptions sociétales pour des vérités indiscutables, vouloir les imposer, ce n’est pas défendre la liberté ni le pluralisme d’expression. C’est suivre la pente du conditionnement et de la normalisation, c’est lâcher la bride à la tentation totalitaire.
On l’a encore vu dernièrement avec l’instauration du délit d’entrave numérique à l’IVG. Comme si les sites qui proposent d’autres solutions étaient nécessairement des sites de « désinformation » ! Décidément, Big Brother fait des émules !

AUJOURD'HUI SUR BOULEVARD VOLTAIRE

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