La directrice des Archives Royales faite officier de l'Ordre national du mérite : Une femme au cœur de l'histoire militaire marocaine
Sa mère lui a fait aimer le livre, faisant de lui un compagnon à la fois ludique et instructif. Et c'est grâce à sa mère, une femme qui n'a jamais appris à lire ni écrire, que Bahija Simou, historienne de renom, spécialiste de l'histoire militaire marocaine et directrice des archives royales, a eu le parcours qui est le sien. « Je lisais sans trêve ni relâche non seulement pour goûter au sens de l'évasion mais aussi pour raconter à ma mère ce que j'avais lu auparavant », témoigne celle qui est membre permanent de la Commission marocaine d'histoire militaire.
Ce vendredi 4 février, dans les salons de la résidence de l'Ambassadeur de France au Maroc qui lui remettait les insignes d'officier de l'Ordre national du mérite, l'ombre de cette femme du Maroc profond, qui s'est battue pour que sa fille, Bahija, se fraie un chemin dans le savoir et la lumière, n'en finissait pas de planer.
Bahija Simou n'a pas choisi la facilité. Dans ce monde d'historiens où une place ténue est faite aux femmes, elle a choisi, elle, d'explorer et de se faire l'une des meilleures spécialistes de la place de l'histoire militaire du Maroc. Une gageure pour une femme bien décidée à dépoussiérer, lire, comprendre pour mieux analyser et rapporter la longue histoire de l'armée marocaine. « Les réformes militaires au Maroc de 1844 à 1912 », « Frères d'armes, mémoire marocaine d'une histoire partagée », « L'armée marocaine, traditions et ouverture » sont quelques-uns des ouvrages publiés par cette historienne qui a soutenu son doctorat français à la Sorbonne avant d'obtenir son doctorat d'Etat à l'Université Mohammed V à Rabat.
De son séjour parisien où elle fréquente les bancs de la Sorbonne pour obtenir son doctorat donc, Bahija Simou garde, dit-elle, un souvenir intense. Dans la ville des Lumières, elle s'ouvre au monde et au patrimoine. On ne sort jamais indemne d'une parenthèse parisienne, dans le Quartier Latin. « Des peintures, des sculptures, des airs de musique et d'autres spectacles de la rue ornaient mon itinéraire vers l'Université de la Sorbonne et mes lieux de recherches, à savoir la Bibliothèque nationale, le Quai d'Orsay, le Château de Vincennes. Ces scènes m'invitaient à découvrir un patrimoine culturel et civilisationnel séculaire et à partager de multiples valeurs ancestrales.
C'est ainsi que j'ai pu saisir, telle une citoyenne du monde, l'opportunité de m'ouvrir sur d'autres horizons, d'explorer de nouveaux centres d'intérêt dont la muséologie et le domaine archivistique », explique-t-elle.
Les 50 ans des FAR
Plus tard, au Maroc, elle est de toutes les aventures historico-militaires. Avec passion, intelligence et talent. Le Musée de Mohammed V, c'est elle. L'exposition « Mohammed V- de Gaulle, compagnons de la Libération », c'est encore elle. Au Musée des Invalides, à Paris, Bahija Simou est Commissaire de l'exposition organisée dans le cadre du temps du Maroc et sous le thème « L'armée marocaine, traditions et ouverture » alors qu'au Musée Leclerc, elle monte une autre exposition dédiée à « Leclerc au Maroc».
Au cinquantenaire des Forces Armées Royales, l'historienne est forcément des célébrations. Entre étude, conception et scénographie, elle monte pas moins de 7 expositions pour raconter les 50 ans des FAR.
L'histoire, disait Charles de Gaulle, c'est la rencontre d'une volonté et d'un événement.
Est-ce pour mieux appréhender l'avenir que Bahija Simou se réfugie dans l'Histoire ? Peut-être. En tout cas, les fortifications historiques de Rabat et Salé n'ont aucun secret pour elle pas plus que cette mer que Marocains et Portugais ont en partage. L'historienne est un vrai bourreau de travail et multiplie missions et titres : chef du groupe de recherche sur les relations maroco-italiennes à l'Université Hassan II de Mohammedia, membre de l'Association des historiens de la Méditerranée dont le siège est à Rome, membre de la bibliographie de la Commission internationale d'histoire militaire basée à Berne et chef de département de la recherche scientifique et historique à la Commission marocaine d'histoire militaire, domiciliée à Rabat.
Dans ce parcours riche et foisonnant où la compréhension de l'Histoire a été une constante, Bahija Simou a tenté tant bien que mal de concilier vie professionnelle et vie de famille. Souvent, elle pense à sa fille unique, Habiba, à qui elle a dû, avoue-t-elle, « voler beaucoup de son temps si précieux». « Elle n'a jamais cessé de m'encourager et de me communiquer sa foi quand je trébuchais ».
Dans le cercle des historiens, B. Simou s'est imposée, naturellement. Ses recherches et travaux font désormais autorité. Cette femme volontaire aime les défis. Beaucoup le savent aujourd'hui. A la tête des archives royales, sa nouvelle vie ne fait finalement que confirmer sa passion.
Ce vendredi 4 février, dans les salons de la résidence de l'Ambassadeur de France au Maroc qui lui remettait les insignes d'officier de l'Ordre national du mérite, l'ombre de cette femme du Maroc profond, qui s'est battue pour que sa fille, Bahija, se fraie un chemin dans le savoir et la lumière, n'en finissait pas de planer.
Bahija Simou n'a pas choisi la facilité. Dans ce monde d'historiens où une place ténue est faite aux femmes, elle a choisi, elle, d'explorer et de se faire l'une des meilleures spécialistes de la place de l'histoire militaire du Maroc. Une gageure pour une femme bien décidée à dépoussiérer, lire, comprendre pour mieux analyser et rapporter la longue histoire de l'armée marocaine. « Les réformes militaires au Maroc de 1844 à 1912 », « Frères d'armes, mémoire marocaine d'une histoire partagée », « L'armée marocaine, traditions et ouverture » sont quelques-uns des ouvrages publiés par cette historienne qui a soutenu son doctorat français à la Sorbonne avant d'obtenir son doctorat d'Etat à l'Université Mohammed V à Rabat.
De son séjour parisien où elle fréquente les bancs de la Sorbonne pour obtenir son doctorat donc, Bahija Simou garde, dit-elle, un souvenir intense. Dans la ville des Lumières, elle s'ouvre au monde et au patrimoine. On ne sort jamais indemne d'une parenthèse parisienne, dans le Quartier Latin. « Des peintures, des sculptures, des airs de musique et d'autres spectacles de la rue ornaient mon itinéraire vers l'Université de la Sorbonne et mes lieux de recherches, à savoir la Bibliothèque nationale, le Quai d'Orsay, le Château de Vincennes. Ces scènes m'invitaient à découvrir un patrimoine culturel et civilisationnel séculaire et à partager de multiples valeurs ancestrales.
C'est ainsi que j'ai pu saisir, telle une citoyenne du monde, l'opportunité de m'ouvrir sur d'autres horizons, d'explorer de nouveaux centres d'intérêt dont la muséologie et le domaine archivistique », explique-t-elle.
Les 50 ans des FAR
Plus tard, au Maroc, elle est de toutes les aventures historico-militaires. Avec passion, intelligence et talent. Le Musée de Mohammed V, c'est elle. L'exposition « Mohammed V- de Gaulle, compagnons de la Libération », c'est encore elle. Au Musée des Invalides, à Paris, Bahija Simou est Commissaire de l'exposition organisée dans le cadre du temps du Maroc et sous le thème « L'armée marocaine, traditions et ouverture » alors qu'au Musée Leclerc, elle monte une autre exposition dédiée à « Leclerc au Maroc».
Au cinquantenaire des Forces Armées Royales, l'historienne est forcément des célébrations. Entre étude, conception et scénographie, elle monte pas moins de 7 expositions pour raconter les 50 ans des FAR.
L'histoire, disait Charles de Gaulle, c'est la rencontre d'une volonté et d'un événement.
Est-ce pour mieux appréhender l'avenir que Bahija Simou se réfugie dans l'Histoire ? Peut-être. En tout cas, les fortifications historiques de Rabat et Salé n'ont aucun secret pour elle pas plus que cette mer que Marocains et Portugais ont en partage. L'historienne est un vrai bourreau de travail et multiplie missions et titres : chef du groupe de recherche sur les relations maroco-italiennes à l'Université Hassan II de Mohammedia, membre de l'Association des historiens de la Méditerranée dont le siège est à Rome, membre de la bibliographie de la Commission internationale d'histoire militaire basée à Berne et chef de département de la recherche scientifique et historique à la Commission marocaine d'histoire militaire, domiciliée à Rabat.
Dans ce parcours riche et foisonnant où la compréhension de l'Histoire a été une constante, Bahija Simou a tenté tant bien que mal de concilier vie professionnelle et vie de famille. Souvent, elle pense à sa fille unique, Habiba, à qui elle a dû, avoue-t-elle, « voler beaucoup de son temps si précieux». « Elle n'a jamais cessé de m'encourager et de me communiquer sa foi quand je trébuchais ».
Dans le cercle des historiens, B. Simou s'est imposée, naturellement. Ses recherches et travaux font désormais autorité. Cette femme volontaire aime les défis. Beaucoup le savent aujourd'hui. A la tête des archives royales, sa nouvelle vie ne fait finalement que confirmer sa passion.
Narjis Rerhaye
Mardi 8 Février 2011
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